L’effacement : une compétence professionnelle implicite

Elle permet de pouvoir observer les enfants pendant les situations réelles de classe. Il est important de pouvoir mobiliser des outils conceptuels pour saisir ce qui se déroule comme prévu aussi bien que ce qui survient en total inédit.

Prélever des traces autant que regarder, noter ce qui se passe pour les reprendre après l’activité d’enseignement. Elle nous aide à réhabiliter les situations longues qui durent afin de permettre aux élèves de disposer du temps nécessaire à chacune et chacun pour entrer dans l’activité, s’y impliquer et percevoir les effets de ses actions sur l’environnement. C’est une façon « simple » de différencier les apprentissages en valorisant l’idée de « curriculum caché ».

Cette attitude d’encadrement des groupes en situation d’apprentissage et/ou de formation valorise la construction des situations favorisant des interactions horizontales.

Penser les situations et les taches d’apprentissage dans la variété des formes d’échanges, de communication, de coopération afin de confronter les enfants ou les adultes aux objets, aux idées et aux autres. Donner du temps pour que la situation prenne et ne pas se précipiter sur le premier qui réagit ou bien qui sait. Mais laisser du temps pour la rêverie compréhensive le silence de la pensée et de la solitude, retarder le moment du brouhaha, de la controverse, de l’activité. Prévoir les groupements, la durée, les interventions des adultes qui travaillent la tenue du cadre d’apprentissage en fonction des quatre points précédents et définir sa place et son rôle de maître, y compris jusqu’à l’absence ou l’effacement. C’est une forme de stratégie du  « maître ignorant ».

Autrement dit, l’effacement questionne et renvoie à la notion de présence voire à celle d’influence dans les métiers de l’Humain.