Invariants méthodologiques d’un Travail d’Etudes et de Recherches

Eléments pour rassembler un collectif enseignant et estudiantin

Auteur
Jean-Michel Barreau
RESUME

Introduction
Par « invariant », s’entend ce qui est constant et existe comme un ensemble de « caractéristiques stables et indépendantes de facteurs extrinsèques permettant de définir un phénomène » N’Guyen Noël, Phonologie et phonétique : forme et substance, Hermes Science publications, 2005, p. 349..
Par « méthodologique » s’entend « l’ensemble des démarches » Le dictionnaire Le Petit Robert de la langue française (Paris, Dictionnaires Le Robert, 2006) définit la méthode comme : « Marche, ensemble de démarches que suit l’esprit pour découvrir et démontrer la vérité (dans les sciences).
qui organisent de façon construite, organisée, argumentée et cultivée une démonstration écrite autour d’une question posée.
Ainsi, poser des « invariants méthodologiques » sur l’écriture d’un TER procède d’un double objectif :

  1. Donner de la cohérence entre les différents sites de l’IUFM de lorraine, lesquels peuvent être considérés comme des « caractéristiques stables », au regard de la production institutionnelle d’un TER.
  2. Unifier ce que la géographie de ces sites, le nombre des étudiants, la diversité des formateurs concernés ainsi que la multiplicité de leurs parcours initiaux tend à éparpiller ; ce sont « les facteurs extrinsèques » de l’exercice du TER.

Sur la base de ces préalables, il est possible de dégager six invariants méthodologiques qui permettent de rassembler les étudiants de Master 2 et l’équipe éducative autour de l’écriture et de l »évaluation d’un TER.

  1. Problématisation

Tout travail de recherche est « problématisé » ; c’est-à dire fondé sur une problématique pertinente et clairement énoncée.
Si l’on considère qu’une « problématique » est « l’art et la science de poser les problèmes » Le Petit Robert de la langue française, Paris, Dictionnaires Le Robert, 2006. , cela signifie qu’un travail de recherche doit appréhender de façon pertinente et neuve une question qu’il se pose et qu’il envisage d’étudier.
L’objet de la recherche doit pouvoir être compris de la façon la plus intelligible qui soit par un jury ou par tout autre lecteur et montré qu’il est novateur sur la question qu’il envisage.

  1. Construction

Tout travail de recherche est construit.
C’est-à-dire qu’une recherche doit mettre en forme de façon organisée et structurée la logique et la trame de sa réflexion sous la forme d’un plan développé, qui constitue l’agencement de la pensée et de l’écriture.
Le titre et le sous-titre de la recherche sont les premières informations concernant l’étude à venir. Ils permettent de nommer et d’identifier distinctement la direction du travail entrepris.
Une introduction, des chapitres, des sous-chapitres, une conclusion continuent de donner une structure au travail effectué ainsi qu’une bonne compréhensibilité des différentes étapes par lesquelles il passe.
La pertinence du plan – de la table des matières – contribuent à la compréhension et à la pertinence générale du propos tenu.

  1. Ecriture

Tout travail de recherche est un travail d’écriture de texte.
Cette écriture de texte constitue le vecteur principal de l’expression et de la restitution du travail entrepris.
Initialement, cela passe par une maîtrise des règles orthographiques, syntaxiques, grammaticales etc. qui fondent les lois de l’écrit.
Mais une écriture de mémoire de recherche ne se résume pas à la maîtrise mécanique des conventions de l’écrit.
Plus fondamentalement, elle démontre qu’elle est capable de faire le lien littéraire entre les propos argumentés qu’elle avance et les règles auxquelles elle est soumise.
L’écriture est le support de la communication de la recherche autant que l’outil de l’exposé de ses résultats.
Ce travail d’écriture passe également par un exercice de pagination explicite qui permet de suivre facilement sa suite logique.

  1. Epistémologique

Tout travail de recherche est un travail de référence et d’écriture épistémologiques.
Cela signifie que chaque recherche est portée par un support de références scientifiques.
Si l’épistémologie est « l’étude de la constitution des connaissances valables » Jean-Louis Lemoigne, Les épistémologies constructivistes, Que-sais je ?, 2007. , on peut considérer qu’un travail de recherche prend appui sur les connaissances reconnues par la communauté scientifique pour faire sa démonstration.
Un travail à orientation didacticienne ou historique ou sociologique ou philosophique ou linguistique etc. puise dans la ou les discipline(s) de référence les éléments de sa légitimité à construire une réflexion.

  1. Référencé

Tout travail de recherche est un travail d’écriture référencée.
Une recherche scientifique est fondée sur les preuves qu’elle apporte à sa démonstration.
La « rigueur scientifique » Jean Ferreux, De l’écrit universitaire au texte lisible. Petit essai sans prétention à l’usage non-exclusif des docteurs, doctorants et autres chercheurs qui souhaitent trouver un lectorat élargi pour leurs travaux, Editions Téraèdre, 2009, p. 28. est fondée sur les références qui viennent appuyer les postulats de la recherche.
Les notes bibliographiques, avec références sur les auteurs, le titre de l’ouvrage ou de l’article, l’éditeur et la date d’édition, ainsi que sur les pages utilisées, renseignent précisément le lecteur sur les sources utilisées.

  1. Bibliographique

Tout travail de recherche est bibliographique.
Il montre qu’il tient compte des recherches et des publications existantes sur son sujet.
Un TER est toujours cultivé ou savant sur la thématique qui est la sienne.
C’est-à-dire qu’il s’appuie sur les auteurs et les livres qui ont déjà œuvré sur la thématique retenue.
Cette bibliographie doit être maîtrisée, autant dans ses références extérieures que dans ses contenus.

Conclusion
Une conclusion rassemble le propos qui a été tenu afin d’en dégager les enjeux essentiels. Puis elle ouvre sur des perspectives plus générales afin de prolonger les propos initial.
Jean-Michel Barreau

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